Mon père a été otage en Irak!

Je m’appelle Alicia Loretan. Mon papa a fait beaucoup de voyages. Je vais vous les raconter et je vais surtout m’attarder sur sa fantastique expérience, car il a été otage… en Irak !!!

mon père en pleine conférence
Mon papa a fait la une de l'Illustré.

 

Mon papa a voyagé, en tout, dans vingt-deux pays :

- douze pays d’Europe : l’Autriche, l’Allemagne, l’Italie, la France, l’Espagne, la Grande-Bretagne, la Norvège, la Belgique, les Pays-Bas, la Hollande, le Liechtenstein et Andorre(petit pays situé entre la France et l’Espagne),
- deux pays d’Afrique : le Cameroun et le Kenya,
- huit pays d’Asie : l’Inde, l’Irak, la Jordanie, la Bulgarie, la Turquie, la Taïlande, la Chine et Hong-Kong.

Il exerçait la profession de mécanicien après avoir suivi, comme nous, l’école primaire et tout le tralala. Il a suivi l’école de recrutement et de sous-officier à Thoune. Il a appris le français et l’anglais. Sa langue maternelle et paternelle est l’allemand. Maintenant, il est maître socioprofessionel et travaille dans un atelier d’occupation pour personnes handicapées mentales à Sierre, dans l’institution de la FOVAHM.

 


Mais bon, retournons en arrière, en 1990, pour vous raconter ce qui lui est arrivé lorsqu’il travaillait pour la maison SIP (Société d’instruments physiques) à Genève.
Il était parti pour la réparation d’une machine. Ce séjour devait durer trois à quatre jours. Malheureusement, Saddam Hussein n'a pas voulul le laisser partir, ainsi que beaucoup d’autres. Il les a gardé en otages et les a utilisé comme bouclier sur des sites stratégiques pour empêcher des bombardements de la part des Occidentaux.
Il y avait beaucoup de personnes retenues en Irak et chacun vivait cela différemment. Certaines s’en sont moins bien sorties (dépression, viols, torture psychologique et emprisonnement).

ll a essayé plusieurs fois de fuir

Mon papa a essayé plusieurs fois de s’enfuir, mais ce fut chaque fois un échec total.

La première fois, il a pris un convoi organisé par Swissair et notre ambassade. Arrivés à la douane, les officiers leur apprennent que la frontière a fermé il y a déjà deux heures. Un otage un peu plus malin, qui n’est autre que mon papa, a essayé de négocier avec un officier pour passer en douce, mais d’autres personnes ont également voulu en profiter. L’officier a annulé sa promesse car cela devenait trop risqué. C’est compréhensible car il risquait sa vie pour leur liberté.


La deuxième fois, il a pris un bus de personnes étrangères (indiennes et pakistanaises qui avaient le droit de quitter le pays). Le bus en question partait la nuit, sans provisions ni air climatisé pour le voyage qui devait durer environ douze heures, dans le désert. Il y avait beaucoup de contrôles et les personnes du bus créaient des diversions pour que les militaires ne voient pas mon papa. Arrivés à la frontière, ils apprennent qu’il y avait une épidémie et que personne n’était autorisé à passer.


Par la suite, le gouvernement a menacé de mettre à mort chaque personne qui essayerait de s’enfuir. Une délégation de parlementaires suisses put reprendre vingt et un Suisses sur vingt-sept. Malheureusement, mon papa fit partie des six Suisses que Sadam n'accepta pas de libérer.

 

Enfin libre!!!

Le onze décembre, Saddam déclara qu’il les laisserait partir quand ils auraient terminés de réparer les machines. Il expliqua qu’il avait fait un rêve qui lui disait de laisser partir les étrangers.
Le treize décembre, après quatre mois et demi de captivité, mon papa put enfin quitter l’Irak et revenir en Suisse.

 

D'autres voyages

Voici quelques anecdotes d’autres pays que mon papa a bien aimé :

- La boucherie en Afrique. La viande est fraîche, disposée sur des planches de bois à l’extérieur ! Autre chose, les odeurs d’Afrique. Il y a une odeur d’épices, de fruit et de liberté !

- A Hong- Kong, sur une île de pêcheurs, quand on veut manger du poisson, on va se servir chez un pêcheur (on choisit les poissons) et on va dans un restaurant. Arrivé là-bas, on demande au cuisinier de nous cuire ce poisson comme-ça, celui-ci comme-ci, etc. .

Les qualités du voyageur aventurier

Voici les principales qualités qu’il faut avoir pour voyager (d’après mon papa) :
Il faut avoir envie de découvrir, de porter des responsabilités, de parler plusieurs langues et finalement il faut être débrouillard.


Sierre, le 12 mars 2003