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1.Questions
générales D’où viennent les organes ? Le don d’organe est anonyme. Ce serait dommage de savoir qui a donné l’organe.
Si c’est un voisin, vous avez toujours l’impression de devoir qqch
à la famille. Il y a aussi des donneurs vivants. L’organe greffé peut provenir d’ailleurs, de France ou d’Europe. Y a-t-il aussi des enfants
transplantés ? Oui, il y a aussi des enfants qui reçoivent des organes. On transplante
parfois des bébés d’un mois. Il faut alors trouver un cœur de cet âge-là. On peut tolérer plus ou moins
20% de différence de poids entre le donneur et le receveur. Si on ne trouve pas rapidement un cœur, c’est la mort même pour des enfants
de votre âge. Pourquoi doit-on donner ses
organes ? Les organes peuvent sauver la vie d'autres personnes et de tout façon
on ne les emmène pas au paradis. Jusqu'à quel âge peut-on être
transplanté ? Il y a des gens qui a 22 ans ont un corps de 90 ans et d’autres personnes
très âgées qui on des organes en pleine santé. Celles-ci sont bien
sûr sportives. Ce qui compte, ce n’est pas d’abord l’âge de la personne
mais plutôt son état. D'une façon générale,
on peut être transplanté Combien de jours d'hospitalisation
faut-il compter pour une transplantation du cœur ou du rein ? 33 jours pour le rein et 26 jours pour le cœur et le rein. L’opération
a duré 13-14 heures. Quelles sont les durées de
conservation pour un cœur, pour un rein ? Durée de conservation du cœur : 3 heures. Plus temps est court, plus
on a de chance. Rein : 30 heures. On fait venir un cœur de Suisse mais un rein peut
venir des USA par exemple. On utilise alors tous les moyens pour
acheminer l’organe du donneur vers le receveur. Comment savoir quand le corps
rejette l’organe nouveau ? Moyen de constater le rejet : prélever un morceau de cœur et l’analyser.
Le cœur s’empoisonne ; il
ne fonctionne plus comme il devrait. Pour le rein, une prise de sang suffit. Comment se passe le transfert
du donneur vers le receveur ? Le donneur est dans le même hôpital que vous. On enlève au donneur d’abord
puis on ouvre le receveur. Il faut que le groupe sanguin soit le
même. Dans le cas des jumeaux, ça peut fonctionner sans problème.
On peut transplanter le rein d’une personne vivante. On peut mettre
un rein d’adulte dans un corps d’enfants mais pas un cœur par exemple. Peut-on transplanter un cerveau ? On ne peut pas encore transplanter un
cerveau. Est-ce qu’un organe coûte cher ? L’opération oui (100 000 francs), l’organe non. On ne fait pas de trafic
d’organe. Le don d’organe est gratuit. Par contre, la dialyse coûte
550 francs la séance Que signifie la carte de donneur ? La carte signifie qu’on est d’accord de donner notre organe en cas de
décès. Qu’est-ce que c’est une liste
d’attente ? n liste informatique
avec tous les renseignements utiles n aussi selon degré d’urgence n on n’a pas accès à
cette liste Peut-on prélever les organes
d’une personne morte d’accident ? Rarement. Si vous êtes morts sur le coup, on ne peut pas prélever vos
organes. L’organe doit encore être en vie pour être transplanté. Qu’est-ce que la xénogreffe ? C’est la transplantation d’organes d’animaux sur un être humain. Quand
vous serez grand, ça se fera sûrement régulièrement. Pour l’instant,
ce n’est pas encore au point. La bête la plus proche de l’homme, c’est le porc ou le singe (mais il
n’y en a pas assez) |
2.Questions
personnelles 2a :
avant et pendant la transplantation Quelle transplantation avez-vous
subie ? On m’a greffé à la fois le cœur
et le rein ; c’était la première fois qu’on pratiquait ces
deux opérations en Suisse. Je suis reconnaissant par rapport à la personne qui m’a donné ses organes.
Je pense tous les jours à elle mais je sais bien sûr qu’elle est
décédée. Je ne connais pas cette personne. Je suis fier d’être transplanté.
Il y a qqch du donneur qui vit à travers moi. Donc, elle n’est pas
tout à fait morte. Avez-vous eu peur de la transplantation ? Peur ? Non, il ne faut pas hésiter. C’est la seule chance qui s’offre
à toi de vivre. C’est l’envie
de se battre pour s’en sortir. La personne qui se suicide n’a pas
assez réfléchi. On ne doit pas jouer avec sa vie. Que se passait-il avant la
transplantation ? Mon cœur n’allait plus bien. J’avais des difficultés à monter les escaliers
par exemple. Parlez-nous de votre cas. J’ai eu des difficultés avec mon corps depuis l’adolescence. J’ai 46 ans.
On m’a transplanté la première fois à 26 ans d’un rein. Pendant
5 ans, j’ai dû faire des dialyses 3 fois par semaine. Une dialyse, c’est une espèce de machine qui purifie votre sang. On est
couché sur un lit, une seringue au bras. Le sang sort du bras, passe
dans la machine puis retourne dans votre corps. Une séance dure
3 heures. Mon cœur a été détruit par ces dialyses et mon cerveau n’a pas accepté
mon nouveau rein. Donc, on a dû me faire une nouvelle greffe du
rein. On a aussi greffé le cœur à cette occasion.
Cela s’est passé à Lausanne, au CHUV.
Je suis resté 26 jours à l’hôpital. Je n’ai pas vraiment
souffert. C’était un joli cadeau de Noël parce que 26 après, c’était Noël. C’était aussi un cadeau pour ma famille parce
qu’ils ont bien vu la différence. Mon corps a accepté l’organe la
deuxième fois. Est-ce que ça fait mal ? Pendant la transplantation, on est endormi, on ne peut pas souffrir. Après
il y a des médicaments qui permettent d’éviter de souffrir. Qu’a-t-on fait de votre ancien
cœur ? Il a été détruit., sûrement brûlé. On ne peut pas le donner à un chien quand même . Etiez-vous le seul transplanté
de votre famille ? Oui. Comment a réagi votre famille ? La famille a eu peur que cela ne se passe pas très bien. Mais lorsqu’on
voit le résultat, on ne peut être qu’heureux. Quand on a un père malade toute sa vie, on apprécie quand tout à coup
ça change. Dans toute opération, il y a un risque de mourir. De quels membres se compose
votre famille ? 2 filles et un garçon. La première a 25 ans. Pourquoi avez-vous accepté
la transplantation ? Mon instinct de survie m’a fait accepter cette transplantation. C’est
une question de vie ou de mort. On tente cette opération parce qu’on
sait qu’il y a une chance de s’en sortir, qu’on vivra mieux après. Avez-vous attendu longtemps ? 3 mois. On est placé sur une liste d’attente. On peut attendre d’un jour
à 3 ans Avez-vous eu une cicatrice ? Oui, bien sûr. Avez-vous reçu l’organe d’un
homme ou d’une femme ? Je ne sais pas. Le médecin saurait peut-être. Les organes d’un homme et
d’une femme sont pareils. Mais si vous avez la moindre petite carie, on ne vous transplante pas.
Il faut qu’il n’y ait pas d’infection. On est peut-être trois personnes à arriver pour être transplantées, une
seule sortira transplantée. |
2b :
après la transplantation Est-ce que la transplantation
change la vie ? Bien sûr, après une transplantation, on se sent 10 fois mieux, on se sent
guéri. On apprécie 10 fois plus la vie Maintenant je vis à 200à l’heure. Je profite de tout. Je me sens comme
lorsque j’avais 20 ans. Je revis. Je me sens en pleine forme. Selon
les médecins, changer le cœur à qqn,
c’est l’acte médical le plus facile. Pouvez-vous aujourd’hui donner
encore vos organes ? Malheureusement pas. L’organe transplanté ne peut plus être donné à une
autre personne, ni d’ailleurs tous les organes de mon corps. Pourquoi ? Le cerveau reconnaît ce qui est à soi de ce qui n’est pas à soi (épine
au doigt). Lorsqu’on reçoit un nouvel organe, le cerveau ne le considère
pas comme un ami mais comme un ennemi. Il donne l’ordre au corps
de se défendre contre ce corps étranger, de le détruire. Heureusement,
la médecine a découvert des médicaments qui font que le cerveau
ne se défende plus contre le nouvel organe. Cependant, ces médicaments
empoisonnent doucement tout l’organisme qui devient impropre au don d’organe et même au
don du sang. Ne risque-t-on pas tout de
même de prélever un organe déjà greffé sur un transplanté ? Non, il n’y a aucun risque. Le médecin reconnaît les organes greffés.
Il y a un suivi informatique du patient. Ils ne risquent pas de
greffer un organe déjà transplanté. Etes-vous ami avec d’autres
transplantés ? Oui, je suis ami avec d’autres transplantés. J’ai eu l’occasion de rencontrer
d’autres transplantés au cours des traitements. Parlez-nous de votre action
aujourd’hui. ON s’est bagarré pour avoir un centre de dialyse à Martigny. Il est important
de ne pas être trop loin de chez soi. J’ai créé l’association valaisanne des insuffisants reinaux pour aider
tous ces gens-là. Que faites-vous aujourd’hui ? Je m’occupe d’une piste de motocross à MARTIGNY, plus précisément de l’entretien de cette piste. J’aimerais bien que même des enfants de votre âge puissent aller à moto. Est-on malade lorsqu’on est
transplanté ? Au contraire, on peut continuer de faire tout ce qu’on veut. Il faut bien
sûr de l’entraînement. Le ski n’est pas conseillé à cause du risque de collision. Le cœur n’est
plus aussi bien accroché. Il n’y a plus des muscles d’origine. Peut-on boire un petit verre
de vin ? On peut boire son verre de vin sans problème. Mais il ne faut pas d’abus
comme tout le monde. Vous n’avez pas de régime particulier. |
3.Conclusions Que pensez-vous de notre action ? Je suis heureux que vous fassiez ça. Il faut en parler. Vous allez en
parler à vos parents. Vous ne savez peut-être pas que chez nous
en Suisse, 15 personnes sur 100 recevront un jour un organe. Je
viens volontiers chez vous parce que c’est important qu’on le sache.
Je vais dans des écoles (tourisme...) Il faut être informés avant.
C’est difficile pour le médecin d’annoncer une mort et de demander
en même temps de prendre les organes du défunt. Par contre, si les gens en ont entendu parler, ça ira mieux. Aujourd’hui, chacun vit pour soi et c’est pas
bien. Il faut dialoguer, partager, pas perdre sa vie. On met aussi sur pied en janvier 2001 les 4ème jeux mondiaux
des transplantés qui auront lieu à Nendaz. Comment les gens vous regardent ? Je ne porte pas l’étiquette « transplanté » sur le front. Par
contre, si on cherche du travail, on risque de ne pas vous engager
parce qu’on a peur. Est-ce que ça change les sentiments
d’être transplanté du cœur ? Non., les sentiments ne changent pas si le cœur a changé. |